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Aujourd'hui, visite de la Cité Interdite, un peu au pas de course. Sinon il faut pas croire, je suis ici pour bosser, j'ai vu trois classes ce matin, j'en vois quatre demain, je veux dire, sérieux, quoi. La Cité Interdite, donc, frappée à l'entrée d'un gigantesque portrait de ce bon vieux Mao, bruisse encore de la tendre rumeur du passé : crimes, suicides, ennuques & courtisanes - il fallait bien s'occuper, hein. L'ensemble lui-même est monumental, sans équivalent : 960 x 750 mètres, 12 millions de briques, des dizaines de bâtiments colossaux, une organisation symétrique parfait, un symbolisme omniprésent, s'exprimant aussi bien au niveau des nombres qu'à celui de l'espace. Après, il faut aimer la marche. Mon nom de palais préféré : Palais des Elegances Accumulées. Voilà, maintenant, vous en savez beaucoup plus sur la Chine et sur moi, de rien, c'est la maison qui offre. Après la té-ci, on a été au Lac Beihai, surmonté d'un Dagoba blanc made in Népal. Il y avait des petites vieilles et des jeunes couples un peiu partout. Les filles de moins de 25 ans, en Chine, se font prendre en photo dans les endroits stratégiques avec un sens de la mise en scène digne d'une starlette Holywoodienne en cessation de paiement ; ça donne à peu près ça :
Bon, d'accord, je n'ai pas vu cette fille spécifiquement, mais je n'étais pas trop chaud à l'idée de prendre des nanas en photo pendant qu'elles posaient pour leur mec ou, pire, pour leur maman (le cas s'est présenté à plusieurs reprises). Et puis, en vérité, tout ça est très surfait. Allez, on enchaîne.
Des anecdotes oubliées hier : les bébés ne portent pas de couches, ils ont le pantalon fendu au niveau des fesses et tout se passe à la bonne franquette ; les parents attendent leurs enfants, même collégiens, à la sortie des écoles, depuis que des types légèrement surmenés ont massacré des enfants à coups de machette ; en règle générale, le Pékinois ne comprend rien lorsque quand vous essayez de parler chinois, mais il s'efforce de trouver des solutions ; il est malpoli de terminer les plats au restaurant : ça veut dire qu'on a encore faim. En revanche, il est bien vu de finir un repas d'affaires complètement beurré : c'est même la clé d'un business bien mené ; les Chinois sont passés maîtres dans l'art de faire traîner les choses : s'ils ne veulent pas vous signer un papier, ils jouent la montre. Si vous n'êtes pas chinois, vous vous lassez en principe avant eux. Si vous l'êtes, je ne sais pas ce qui se passe mais c'est assurément long ; il n'est pas utile de s'excuser quand on bouscule quelqu'un mais il n'est pas utile non plus de bousculer un type en uniforme ; un événement officiel doit toujours être pris en photo (la ballade dominicale est un événement officiel) ; les Pékinois boivent de l'eau chaude aux repas : on s'y habitue ; pour l'alcool, préférez la bière au vin, sans hésitation ; si vous dites un truc moyen et qu'un Chinois rigole doucement, n'insistez pas : cela signifie qu'il n'apprécie pas et que vous allez connaître, si vous continuez, une fin lente et douloureuse.