Dernier jour à Miami. Il fait 30°C, nous sommes un peu déprimés, il n'y a pas trente-six solutions :
Ballade sur le front de mer, ensuite. Des hôtels de luxe succèdent à des hôtels select qui laissent place à des bars vaguement huppés. La musique braille ; ça sent la fin des temps, le mauvais goût chronique, l'insouciance coupable. Ailleurs, le calme revient. Toujours, partout, ce mélange exceptionnel de vert, de bleu, de blanc qui efface jusqu'à la misère.
Les histoires naissent en temps réel, ici, on prend des notes brûlantes, on noircit et on consume. Miami, c'est Babylone avec beaucoup trop de soleil, une morale antique lardée d'un trait de scalpel, une ville d'obsessions, hors du temps, ridicule (les joggeurs bodybuildés, la vacuité ambiante) et sublime (la vacuité ambiante, l'Homme offert en pâture au soleil, et cette architecture presque trop limpide). Patrick Bateman aurait pu vivre ici. Un autre a pris le job, un garçon de l'Amérique bon teint...
... un révélateur du 21e siècle qui pense avoir raison mais qui sait avoir tort, un homme de causes perdues, avançant tête haute.