Résumer les dernières quarante-huit heures ressemble, à y bien réfléchir, à un sale petit défi absurde (j'ai à peine eu le temps de poser mon sac, de fermer un oeil, d'ouvrir un livre), de ceux que je me contente généralement de solder par simple énumération, effet d'accumulation ou recension baroque - dont acte. Je sais que j'ai mangé, bien & plusieurs fois et que j'ai pris deux douches, je sais, côté auteurs, que j'ai parlé à SJ Watson, RJ Ellory, Paul Cleave, Tim Willocks, puis Jacqueline Cohen, Anna Gavalda, Guillaume Musso (eh ouais) et Yves Grevet, je sais que j'ai revu plein-plein de gens pas croisés depuis longtemps, que des visages souriants ont été mis sur des noms facebook, je sais que j'oublie plein de trucs importants parce que j'ai dormi 13 heures en 3 nuits, j'ai bien conscience, Votre Honneur, que mon copain de table au déjeuner d'hier était le député-maire de St Maur et que nous avons causé Murakami, Fuentes, BBQ et crise du livre ma bonne dame - je sais que j'ai rencontré beaucoup, beaucoup de gens super sympas du Livre de poche (fournisseur officiel de Colin pour les années à venir, jurerait-on) mais j'ai la tenace impression, en vous balançant tout ça, de passer à côté de l'essentiel et, comme je n'ai pas envie que ce blog ressemble à un monticule d'hommages larmoyants et débiles sur le thème de l'amitié et des rencontres et des serments tacites scellés dans la nuit parisienne, je me contenterai d'un merci désinvolte adressé en masse à la famille Sonatine, électrons libres inclus, tout autant qu'aux lecteurs d'hier qui m'ont fait l'honneur d'une visite - et je suis certain que chacun se reconnaîtra gentiment et en tirera les suaves conclusions qui s'imposent. [Quant au film de Marion Laine A cœur ouvert, vu en avant-première vendredi matin, j'attendrai encore un peu pour vous en parler : ce n'est pas le genre d'odyssée qu'on aborde à la légère.]