Cinq albums en seize ans : on savait déjà, avec Personne ne le fera pour nous, que Mendelson jouait dans une division toute personnelle, un enfer aride hanté de fantômes délirants et cramés - Bashung façon L'Imprudence . Le triple album qui vient de sortir place la barre tellement haut qu'on est bien embêté pour les chanteurs dits "normaux". Pascal Bouaziz ne chante pas, d'ailleurs. Il scande, déplore, prophétise, de sa voix digne vibrant de haine et de pitié, sur fond de guitares grinçantes & absentes à elles-mêmes. Les textes sont ici : pas besoin d'en dire plus, en théorie. Soit vous ricanerez, comme les gens ricanent devant Crash ou une toile de Francis Bacon , soit vous plongerez dans les abîmes parmi l'acide et la paix hurlante. J'ai choisi mon camp sans réfléchir.