Parfois, des avions s'écrasent, des guerres se déclarent, des gens se suicident, la droite gagne des élections. C'est, comme on dit,
la grande roue de la vie. Mais il y a des jours, croyez-moi, où le rire n'est plus de mise. Des jours où on a le coeur en berne et où on a envie de dire "à quoi bon ?"
La mort frappe sans discernement, on le sait bien. Aveuglement, cruellement parfois. Mais on a beau s'y attendre, on n'est jamais complètement préparé. Il y a quelques jours, dans l'indifférence quasi générale, une belle âme s'en allait et nous laissait orphelins d'âme et de coeur. Lucas ! Plus qu'un ami, pour ceux qui le connaissaient. Un pur. Un fidèle. Comme les mots me manquent (les larmes jaillissent à torrent tandis que j'écris ces lignes, j'ai failli me taper un court-circuit avec le portable, oh, maudite sois-tu, mort indigne !), je les emprunte, une fois n'est pas coutume, à l'excellent site PurePeople dont les chroniqueurs, avec le sens de la mesure et la digne pudeur qu'on leur connaît, ont su une fois de plus regarder la tragédie en face, et puiser en eux les ressources nécessaires à sa tragique recension - pour que le monde n'oublie jamais :
Selon Ici Paris, celui qui les suivait partout depuis des années - de Gstaad à Los Angeles, en passant par Saint-Barth ou Marnes-la-Coquette -, était malade depuis trois mois et avait perdu toute joie de vivre. Contraint de ne pas partir en voyage pour préserver sa santé fragile (ce fut un déchirement pour ses maîtres de le laisser), c'est en France qu'il est décédé, alors que la tribu Hallyday se trouvait sous le soleil de l'île des Antilles françaises, où Johnny continue de récupérer de son hospitalisation de décembre dernier .
Ce sont les yeux remplis de larmes que Laeticia, qui a fêté ses 35 ans le mois dernier, a accueilli la nouvelle par téléphone raconte le magazine, une nouvelle qui a plongé leur sublime villa dans un profond silence. Elle avait pu voir Lucas lors de son voyage éclair à Paris il y a quelques semaines, quand le couple avait donné 100 000 euros pour Haïti, via l'Unicef.
Lucas, adorable petit bichon maltais, était un cadeau que l'ambassadrice de l'Unicef avait fait à son rockeur, pour leur huit mois de vie commune. Surnommé "mon bébé", ce dernier était le symbole de leur désir d'enfant commun, qu'ils ont plus tard concrétisé avec la venue des craquantes Jade et Joy. Le remplaceront-ils ? La question n'a pour le moment aucune réponse tant le chagrin est vif...
Voilà. Après, bien sûr, vous pouvez toujours vous moquer. Dire "oui, mais moi ma mère a un cancer généralisé" ou "pourquoi n'adoptent-ils pas un autre chien au lieu de nous faire chier - il y en a des très bien en Thaïlande ?". Mais c'est parce que vous n'avez jamais perdu un être cher. Parce que, sans doute, vous n'avez jamais véritablement aimé.
Il y a quelques années - si peu en vérité - j'ai perdu un compagnon, moi aussi. Il s'appelait Poupoute. Il venait de fêter ses deux ans. Animé d'une extraordinaire joie de vivre, Poupoute n'aimait rien tant que se goinfrer d'épluchures de concombres ou ronger des barreaux métalliques à trois heures du matin. Ah, qu'est-ce que n'a pu se marrer, lui et moi ! Evidemment, nous parlions rarement de Roberto Bolano et le sexe, comme l'écrit Bret Easton Ellis, était en général plutôt so-so. Il n'empêche. Poupoute était un être simple, un peu comme Steevy, les convictions politiques un moins et les incisives supérieures en plus.
Il me manque.
Si quelqu'un a l'adresse de Johnny Hallyday, je suis preneur (Télé Star continue à me soutenir qu'il habite Plaine St Denis - c'est ça,
prenez-moi pour un con, en plus du reste). Dès que j'irai un peu mieux, je lui écrirai une longue lettre. Si je ne tremble pas trop.