Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

laisse pas traîner ta fille

Publié le 18 Juillet 2011 par F/.

Voici l'un des films les plus dérangeants de ces dernières années (on passera rapidement sur l'abominable A serbian film qui, pour le coup, passe toute mesure) : tourné avec $ 25 000 et basé sur des événements "réels" (notamment, ai-je cru comprendre, le double meurtre perpétré par Ward Weaver III), Megan is missing raconte l'histoire de deux jeunes ados de L.A. qui chattent sur internet, entre elles et avec d'autres personnes. L'une, Megan, est délurée et déjà sexuellement active. L'autre, Amy, est plutôt du genre oie blanche. Etrangement - et pas tant que ça, en vérité -, Amy et Megan sont amies. Elles ont des rêves, des envies, des problèmes. A quelques jours d'intervalle, et après avoir été en contact avec un certain Josh, elles vont toutes deux disparaître.

Un disclaimer rapide s'impose s'il vous vient l'envie de tenter l'expérience : Megan is missing peut choquer. Je veux dire, réellement. Ma femme est partie dix minutes avant la fin, et, à en juger par certaines discussions de forums, elle n'est vraiment pas la seule.

Les 22 dernières minutes du film, qui montrent ce qui s'est "réellement" passé, hantent pour longtemps. Certes, on pourra gloser à loisir sur la platitude de la mise en scène, sur la nature même du procédé (largement galvaudé depuis Blair Witch, et pas toujours pour le meilleur), sur le réalisme de certains enchaînements (pourquoi Amy ne prévient-elle pas les flics plus tôt - pourquoi, dès lors, ne surveillent-ils ses communications ?). Mais de mon point de vue, Megan is missing travaille de façon intéressante l'éternelle et essentielle question du Mal, et c'est sans doute en cela qu'il dérange le plus. Aux Etats-Unis, les spectateurs semblent, dans leur majorité, y voir un plaidoyer pour une surveillance accrue des enfants - c'est aussi l'angle choisi par le réalisateur pour justifier son film : "The more crime scene photos and surveillance videos I saw, the more  the point was driven home that it is alarmingly easy to take a child. And it shouldn't be." Certes, pourquoi pas. Quelque chose, cependant, échappe au projet initial et résiste à cette simple grille de traitement. J'appellerai cela, faute de mieux, la supplication finale : un monologue de trois minutes à vous glacer le sang, qui interroge de poignante façon la nature capitaliste du mal et nous livre in fine un constat accablant : arrivé à un certain point de lassitude, d'errance et d'indifférence, tout ceci (le fric, le sexe, la valeur) n'a plus vraiment de sens.

 

 

Commenter cet article
S
<br /> J'ai visionner ce film un peu par hasard en sachant juste qu'il s'agissait d'une histoire d'enlèvement (un truc un peu comme le film "Trust"). Et effectivement, ce n'est pas un film que n'importe<br /> qui peut regarder. Nous étions à 15 au cinéma et j'ai plus ou moins tenu jusqu'à la fin. Ma femme s'est évanouie et sa soeur a vomi. Bref on est dans le jusqu'au boutisme de l'avertissement et<br /> l'apologie de la naïveté (en même temps ce sont des jeunes filles de 14 ans)<br /> <br /> Je ne pense pas que ce film soit un bon avertissement sur le danger du net et des prédateurs sexuels. Car aujourd'hui ceux ci doivent ruser pour se trouver des proies. Il y a encore 200 ans, ils se<br /> servaient auprès des enfants de leur domestique. Nous ne sommes donc pas face à un comportement nouveau.<br /> <br /> Si demain on ne demande "est-ce que ça vaut le coup de voir ce film ?", je ne saurai vraiment pas quoi répondre.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> Heuresement, il n'y a pas de jeu video pour ce film. (ou bien j'espere que non.)<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Je veux bien admettre qu'il soir sincère, bien que j'en doute fortement ; mais alors, ce n'est pas de la maladresse, c'est une stupidité sans nom...<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Allons, allons, tu n'es sans doute pas un gros con insensible.<br /> <br /> Mais moi je suis une fille un peu trop fragile je pense. Je n'arrive pas à oublier que derrière les images, il y a une idée, une idée violente ou malsaine comme semblent le laisser présager les<br /> images, et que cette idée puisse sortir d'un cerveau humain me laisse totalement démunie.<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Je comprends.<br /> <br /> <br /> Je ne conseillerai certainement pas ce film à quelqu'un qui "hésite", pour commencer. Sur les forums que j'ai visités, tous les gens qui partent en disant "j'appréhende mais on va bien voir"<br /> reviennent avec le coeur au bord des lèvres. Par ailleurs, c'est loin d'être une oeuvre cinématographique impérissable, donc ne perds surtout pas ton temps.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Rien qu'à regarder la bande-annonce, je sais que je n'irai pas voir ce film. Je n'ai tout simplement pas la capacité de "regarder" des scènes comme celles-là.<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Je ne sais pas si c'est une question de capacité. Personnellement, je sais que je peux regarder à peu près n'importe quoi parce que, d'une certaine façon, je ne suis pas "atteint" par ce que je<br /> vois - les images épargnent la zone sensible de mon cerveau comme si elles se heurtaient à un mur.<br /> <br /> <br /> Ça, ou bien je suis un gros con insensible.<br /> <br /> <br /> <br />