Donc, j'ai demandé à mes copains-copines Facebook de me balancer des photos de leurs bibliothèques, et ils répondu présents avec un enthousiasme et une promptitude qui en dit long sur leur attachement au livre en général et à la place d'icelui dans leur environnement immédiat en particulier. Ikéa, brocante, home-made, 19e : la bibliothèque, c'est le premier truc que je regarde quand je vais chez quelqu'un. Vous connaissez l'adage, pas vrai ?
Eh bien punaise, je crois que c'est vrai. Ce qui ne veut pas dire que coucher avec des gens juste parce qu'ils ont des livres soit a contrario une bonne idée, hein. Des fois, chez les gens, il n'y a pas de bibliothèque du tout, et je suis un peu triste. Des fois, c'est le bordel complet, et je suis très content - j'adore les étagères qui débordent de partout, le désordre, le chaos à peine (ou pas du tout) maîtrisé. Il existe, on le sait, des lecteurs qui traitent leur bibliothèque comme un sanctuaire, qui lui adjoignent des statuettes, des poupées, des bibelots, n'importe quoi : j'aime beaucoup ça aussi. Hélas, à titre personnel, et comme la plupart des Parisiens, j'ai un problème de place - l'option sanctuaire est donc exclue, sans compter que mes étagères s'alourdissent chaque jour ou presque de nouveaux achats ou services de presse. Oui, c'est absolument compulsif. Oui, nous sommes le cauchemar des déménageurs, le paradis de la poussière et, non, "je ne les ai pas tous lus". Mais les livres, n'est-ce pas, c'est la vie, et je reste convaincu que nos bibliothèques - comme nos toilettes - en disent bien plus sur nous qu'on le pense. Rien de plus flippant qu'une maison sans livres à mes yeux : l'imagination travaille, on imaginer l'existence en arrière-plan, le vide tranquille, la télé, aucun monde nouveau à découvrir, "Mais si c'est la fin du monde et que tu n'as rien à lire, tu fais comment ?" - Je ne lis pas. - Excuse-moi ? Je n'ai pas compris ta réponse. Merci à tous ceux qui ont joué le jeu. Nous pouvons être fiers.