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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

se faire des films

Publié le 6 Janvier 2014 par F/.

Vus ces derniers jours, par ordre croissant de préférence :

 

4. Les Fils de l'homme, d'Alfonso Cuarón. Adapté d'un roman de, wait, P.D. James ???, un film linéaire et brouillon, ai-je eu le temps de noter entre deux bâillements, doté d'un argument aussi épais qu'un contrat d'édition de nouvelle : le monde est frappé de stérilité, une femme est enceinte, il faut confier l'enfant au groupe Renouveau Planétaire qui saura quoi faire, lui. A part ça ? Cours, Forrest. Certes, le plan-séquence quasi terminal où Theo (coucou le sous-texte catho) se faufile à travers les ruines en évitant les balles est assez hallucinant, mais tout se passe précisément comme si Cuarón (qui ne se privera pas d'enfoncer le clou avec Gravity) ne cherchait qu'à sidérer le spectateur. Accessoirement, le Theo en question aurait pu ramasser une arme.

 

3. Prisoners, de Denis Villeneuve. Dans un quartier résidentiel très (euh, trop) pluvieux de Pennsylvanie, deux fillettes disparaissent à deux pas de chez elles. L'inspecteur Loki, mal secondé, mène l'enquête. Un suspect un peu arriéré est rapidement arrêté, puis relâché faute d'éléments probants. Persuadé qu'il sait quelque chose, Keller Dover, le père de l'une des gamines, le séquestre pour le faire parler façon Guantanamo. Hé, les gars, il y a Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal dans ce truc, ça devrait vous suffire, non ? Moi, en tout cas, ça m'a suffi : Prisoners est un film noir et lent comme un serpent sous morphine, hanté par la permanence du mal et traversé de questionnements éthiques pas simples. Tendu, poignant, efficace.

 

2. Le Congrès, d'Ari Folman. Cet OFNI-ci, j'aimerais pouvoir le résumer de façon exhaustive, mais ça impliquerait de ma part une compréhension totale. Or, j'ai lâché l'affaire aux 2/3. Pas grave. Adapté d'un roman de Stanislas Lem et co-produit par cinq pays courageux, Le Congrès parle d'amour et de réalité (d'amour de la réalité, aussi), d'immortalité et de renoncement, usant d'un étonnant mix entre animation et prises de vue réelles. Oh, et la partie animation est un trip visuel à faire passer Lewis Carroll pour un sénateur UMP spécialisé en financement intermédié. Bras écartés, Robin Wright plane sur cette rêverie déchirante avec un spleen d'impératrice. Autiste et génial - comme si Matrix rencontrait Le Roi et l'oiseau et lui faisait un gosse.

 

1. Frances Ha, de Noah Baumbach. OK, j'étais déjà platoniquement amoureux de Greta Gerwig après l'avoir vu galoper comme une tordue sur le Afterlife d'Arcade Fire (la vidéo la plus bêtement revigorante de l'année écoulée), et ça ne s'est pas du tout arrangé avec cette petite merveille sucrée, à mi-chemin entre le Woody Allen des débuts et la magie noir & blanc des meilleurs films de la Nouvelle Vague. C'est l'histoire d'une amitié qui se délite, c'est l'histoire de Frances Halladay qui traverse la vie comme une comète sans rien brûler - en l'illuminant seulement. D'elle - et du film - il se dégage une grâce légère et tout à fait irrésistible. Une ode désinvolte à la jeunesse, sur fond de Bowie, Modern Love, quoi d'autre ?

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E
J’ai adoré la fraicheur de Frances Ha, encore un bijou du cinéma indépendant US...
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D
Aouch. Les Fils de l'homme mérite d'être vu et revu. C'est un film incroyable, en avance, et follement humaniste. ( Fan de Cuaron oblige. )<br /> <br /> Et sinon, le Congrès est un de mes grands regrets. Ainsi que Frances Ha. A remédier.<br /> <br /> J'imagine qu'il le passe encore à Paris...
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K
Ça fait un moment que j'ai regardé les fils de l'homme mais le fait que la femme enceinte soit une "sans-papier" rajoute un point de vue politique franchement intéressant. Et Cuaron est un sacré<br /> cinéaste. Je précise que je n'ai pas vu Gravity.
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A
Greta Gerwig, je l'avais découverte peu de temps avant dans 'Damsels in Distress' que je recommande également. Un film vraiment très étrange, déconcertant mais qui m'a bien plu.
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L
Frances Ha ou la fougue.<br /> En ces temps de sinistrose, ça fait drôlement du bien.
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