Jeudi matin : un collège dans les hauteurs de Saint-Louis, des enfants qui chantent en créole (merveille !) et en guise de bienvenue : des gâteaux, tiens. Heureusement, on ne déjeunait qu'une heure plus tard. A présent, je pèse 163 kg. Ce matin, pour la première fois, je n'ai pas pris de petit-déjeuner ; mais trop tard, ça ne change plus rien.
Jeudi après-midi : collège Matisse à La Ravine des Cabris. Oui, il existe réellement un endroit qui s'appelle La Ravine des Cabris ; ça fait ma joie et ça me console d'avoir vécu à Bourg-la-Reine et Choisy-le-Roi, mmmvoyez. La prof de français, pimpante, adorable, est bretonne. Merde, j'ai l'impression que tout le monde ici est breton ou alsacien.
Jeudi soir : une dodo sur le front de mer avec Léo Henry & wife. Je n'arrive pas à voir Léo à Strasbourg, c'est vrai que c'est beaucoup plus simple comme ça. Il me raconte sa virée à Mafate avec sa bonhommie détachée habituelle. J'aime cet homme, il m'apaise.
Vendredi matin : collège Ravine des Cabris à Saint-Pierre. La meilleure intervention de ma vie, n'ayons pas peur des mots. Des questions extraordinaires, inédites, légères. On m'offre de la vanille. I'm in heaven. Par suite => restaurant à Saint-Louis avec un impressionnant aréopage de profs et documentalistes super chaleureux. Tout le monde mange des trucs métro sauf moi. Nous parlons du PSG (trois fans à la table) et de l'OL (un fan - d'une extrême courtoisie). Nous parlons de l'OM, des supporters de l'OM qui sont plus joyeux de voir perdre Paris que de voir gagner Marseille (autant dire qu'ils ne sont pas joyeux très souvent, ces temps-ci). Ami marseillais, si tu lis ces lignes, pourquoi tant de haine ? Le foot, c'est juste 22 mecs très riches qui courent après un ballon - et ce sont les plus riches qui gagnent. Nous devrions boire des coups ensemble et dire du mal de Monaco.
Vendredi après-midi : collège Plateau Goyaves à Saint-Louis. A la fin de l'intervention, qui est plus celle des élèves que la mienne, en fait, quelque solides jeunes filles à la peau chocolat restent avec moi, toutes tristes de me voir partir. N'y tenant plus, et dans un élan qui ne me ressemble guère, je les embrasse l'une après l'autre. Nous sommes au bord des larmes. Hey, les gens de Plateau Goyave : je ne vous oublierai jamais.