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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

amnesiac

Publié le 1 Août 2008 par F/.

Plus de 25 ans après les faits, un brouillard malsain continue de planer sur Sabra et Chatila - le rapport de la comission Kahane, publié quelques mois plus tard, s'avérant notoirement impuissant à dissiper les suspicions planant sur certains hauts-dirigeants israéliens, Ariel Sharon en tête. Dans Valse avec Bachir, le réalisateur Ari Folman aborde la question de la mémoire, de face pourrait-on croire. Incapable de se rappeler avec exactitude ce qui s'est passé pendant la guerre et notamment, donc, à Sabra et Chatila, il interroge d'autres témoins des faits, compagnons de régiment pour la plupart, afin de reconstituer la trame de son histoire.
Valse avec Bachir
est un film d'animation (dont la technique laisse songeur, mais j'y reviendrai) : comme si le réalisateur, rongé par l'incertitude consubstantielle à ses souvenirs, préférait les tenir à distance dans la zone protégée de la fiction. Lors de la dernière minute, des images d'archives se substituent aux dessins. Comme aveuglé par leur évidence, le témoin retrouve la mémoire.
Et le spectateur ?
Si l'idée de Valse avec Bachir, comme l'annonce avec candeur la note d'intention, était de montrer à quel point la guerre est inutile et absurde ("ça n'a rien à voir avec les films américains, explique Folman, rien de glamour ou de glorieux - voilà un homme qui n'a jamais dû entendre parler de Full Metal Jacket ou de La Ligne rouge), c'est gagné : sauf que tout le monde le sait déjà et que le résultat est assez ennuyeux. Si le projet était politique, je ne parviens toujours pas à en cerner les contours : choisir l'animation ne serait pas spécialement gênant si le film n'avait d'abord été tourné en vidéo, et qu'un story board n'en avait ensuite était tiré, et animé. Autrement dit, ces témoins existent, ont été filmés, puis transformés en dessins, avant que des vraies images ne viennent conclure ce qui n'apparaît rétrospectivement, du coup, que comme une histoire (mais celle de qui ? car les scènes de guerre, elles, sont forcément fictives). Bref, le procédé est pour le moins maladroit, et confus. Du coup, et sans savoir pourquoi sur le moment, je n'ai absolument pas marché.

http://www.politis.fr/local/cache-vignettes/L550xH309/00-5-a5ac0.jpg
Dommage : l'ambiance est là, certaines images restent imprimées dans la mémoire (étrange paradoxe) et quelques séquences sont visuellement assez fortes.
Reste la quête d'un homme que l'on veut malgré tout croire sincère ; on plane quand même à cent coudées au-dessus de l'inepte Persepolis, confit de bien-pensance bourgeoise.
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