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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

la vie, son oeuvre

Publié le 10 Février 2009 par F/.

Tout commence mal : l'année, la semaine, la journée. Des morts en pagaille, des séparations-surprise, une migraine sournoise - si l'auto-apitoiement est un Airbus 380 frimeur, on peut dire que la piste est libre. Détail significatif : il m'est désormais impossible d'envoyer des SMS pour me plaindre. Orange - plus loin ensemble. Hier, de retour de Montfermeil, je m'endors dans le bus et personne ne prend la peine de me réveiller. Quand j'ouvre les yeux, nous roulons tranquillement sur une autouroute. "Désolé, je vous avais pas vu," explique le chauffeur tandis que je m'extirpe de mon siège en maudissant mes ancêtres. Me voici à Villepinte, dans le vent et la pluie. Le prochain bus qui, peut-être, sans doute, ne nous emballons pas, me conduira à une station de RER B dont j'ignorais jusqu'alors l'existence, est censé arriver dans vingt minutes (si on était dans un roman de Jourde, je dirais que c'est plus de temps qu'il n'en faut pour se faire dépouiller). Mais en fait, non. Histoire de joindre l'utile à l'agréable, je me plonge dans mon Transfuge spécial "la littérature française est-elle morte." A question conne, réponse idiote : les écrivains interrogés (français, bizarrement) répondent que non, non, la LittFran va très bien, merci, c'était juste une grippe. Tout cela me mène gentiment jusqu'au tronçon Gare du Nord - Les Halles, où nous restons coincés trente bonnes minutes "pour des raisons indépendantes de notre volonté". Fait positif : j'avais pensé à recharger mon lecteur MP3 en prévision d'une épopée de ce genre (laquelle se conclura bravement par un obscur sandwich au thon). Fait un peu moins positif : je commence à connaître par coeur la BO de Benjamin Button, film ample et ambitieux hélas dénué de toute substance. Heureusement, il me reste des livres : le Koba de Martin Amis, le Gloire de Kehlmann et La brève et merveilleuse existence d'Oscar Wao, à peine entamé mais qui me ramène, dans une langue sauvage et drôlatique, à mon passé de rôliste : le personnage principal, un Ignatius Reilly dominicain visiblement promis à un destin tragique, joue à Aftermath et à Gamma World. La soirée s'achève dans un bar du 12e où le sémillant Patrick Imbert, accompagné d'une cohorte de sales jeunes amateurs de Siancefikssion, me pose des questions sur La fin du monde (le livre) avant de me demander comment je fais pour écrire autant. Hein, quoi qu'est-ce ? Dommage qu'Emmanuel Werner n'ait pas été à mes côtés pour répondre. Mais Patrick, toi qui lis ces lignes, sache (et personne ne me démentira) que tu es beau. Après quoi, une tempête absurde expulse des nuages noirâtres d'un joli ciel glaire-de-lune et ma femme et moi finissons la soirée devant un vague débat politique où un homme de gauche (enfin, assis à gauche), nous explique que la crise (quelle crise ? comme diraient les éditions Milady en couverture d'un récent Livres Hebdo) va durer une petite dizaine d'années. "J'ai besoin d'être un peu rassurée, marmonne notre fille somnambule vers trois heures du matin. Parce que si le sapin tombe..." Je dis, j'affirme, je prétends que le sapin ne va pas tomber. Ce serait un peu trop pour un lundi, ça ne collerait pas. Je me rendors, et la bande-son de mon rêve tragique est une chanson merveilleuse et légère, parfaitement de circonstance.


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A
ca me fait penser au générique de fin de la Vie de Brian, quand ils sont tous crucifiés et qu'ils chantent: "always look the bright side of life".... y'a des jours comme ça....
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D
raaaa aftermath ;)
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