Le mépris dont l'a accablé le très sage et conventionnel jury cannois (une palme à Charlotte G. pour évacuer le sujet - imparable), les sarcasmes et les injures dont l'abreuvent déjà, sur la seule
foi d'une déclaration d'intention et d'une bande-annonce assez traumatisante, les contempteurs habituels du figaro.fr & Co., la haine générale que semble s'attirer sans effort son réalisateur
misanthrope à qui on reproche pêle-mêle sa violence, sa dépression, sa misogynie et sa solitude volontaire me rendent d'emblée Antichrist, la dernière oeuvre de Lars Von Trier,
extraordinairement sympathique.
Voilà un film que j'irai voir les yeux fermés. Voilà un homme qui n'a jamais eu peur de creuser son sillon.
On avait parlé, à l'époque de Dancer in the dark, de chantage émotionnel. Personnellement, j'avais chialé volontiers : ce film m'avait à moitié détruit, et j'en étais resté immensément reconnaissant à son auteur. The Kingdom, vu au cinéma dès sa sortie, avait été un choc à peu près équivalent au Lost Highway de David Lynch : quinze ans plus tard, impossible de chiffrer la dette. Je ne parle pas du reste.
Un certain nombre d'êtres humains semblent penser qu'un film, comme un roman d'ailleurs, doit délivrer un message propre, clair et rassurant - qu'un film n'a pas le droit de tromper son spectateur, de le brutaliser, de lui donner le vertige ou de lui cracher à la gueule. Evidemment, je pense exactement le contraire. Rendez-vous dans dix jours.
Voilà un film que j'irai voir les yeux fermés. Voilà un homme qui n'a jamais eu peur de creuser son sillon.
On avait parlé, à l'époque de Dancer in the dark, de chantage émotionnel. Personnellement, j'avais chialé volontiers : ce film m'avait à moitié détruit, et j'en étais resté immensément reconnaissant à son auteur. The Kingdom, vu au cinéma dès sa sortie, avait été un choc à peu près équivalent au Lost Highway de David Lynch : quinze ans plus tard, impossible de chiffrer la dette. Je ne parle pas du reste.
Un certain nombre d'êtres humains semblent penser qu'un film, comme un roman d'ailleurs, doit délivrer un message propre, clair et rassurant - qu'un film n'a pas le droit de tromper son spectateur, de le brutaliser, de lui donner le vertige ou de lui cracher à la gueule. Evidemment, je pense exactement le contraire. Rendez-vous dans dix jours.