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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

big sniper

Publié le 23 Février 2015 par F/.

big sniper

Deux films sans imagination ce week-end, deux réalisateurs sur la mauvaise pente. Big Eyes de Tim Burton, un biopic saturé de couleurs kitch (parce que les années 50 étaient comme ça, de même que la première partie du 20e siècle était en noir et blanc) revenant sur le parcours de Margaret Keane, cette sympathique artiste épate-bourgeois exploitée par un mari idiot mais doué pour la vente qui peignait des enfants (Margaret, pas son mari) avec de grands yeux censés figurer une peine insondable. Bon, c'est vrai qu'il est marrant, Christoph Waltz en Walter Keane - et puis, vendre ces posters affreux par millions, quelle prouesse !, mais il y avait tellement plus à dire sur le sujet, sur la notion de goût, de mode, sur la marchandisation de l'art... L'espace d'un instant, en découvrant une citation de Warhol en exergue, je me suis surpris à espérer. Ça a duré cinq minutes : le temps que je me rappelle qui se tenait derrière la caméra. C'était quand, la dernière fois qu'un film de Tim Burton vous a poussés à réfléchir ? Bon, mais le film n'était pas désagréable en soi, dans le genre que faire un samedi quand il pleut. Je serais nettement moins indulgent avec American sniper. Alors, c'est l'histoire d'un mec (Chris Kyle) qui était très fort pour tuer des arabes, ou des musulmans, mais quelle différence, hein (dans ses mémoires - Eastwood ne le précise pas - Kyle se présentait comme un "croisé de Dieu"). De très loin, qu'il les shootait ; il s'en faisait même tellement qu'il était devenu une sorte de légende. Les gens l'arrêtaient dans les stations-service : "respect, mec." Et lui, haussant les épaules : "Bah, je ne fais que mon job." Sous-entendu : "Pendant que je te parle, je pourrais en buter trois autres. Quelle putain de perte de temps. " Sa femme râlait un peu (les femmes sont comme ça ; pas moyen de leur faire entendre raison). "Hé, big man, t'as trouvé le temps de me faire deux gosses, tu ne voudrais pas t'en occuper cinq minutes ?" Kyle a fini par raccrocher à cause d'elle. Alors qu'il lui restait plein d'arabes à tuer. Merci les bonnes femmes, hein. Moyennant quoi, il est mort un peu connement, tué par un vétéran en proie au stress post-traumatique (au quoi ??). Allez, je ne vais pas m'exciter inutilement sur cette spectaculaire merdouille pro-républicaine nominée aux Oscars et plébiscitée par un certain public américain : Chris Hedges lui règle parfaitement son compte ici.

En lecture : l'édifiant, flippant, passionnant Tout peut changer de Naomi Klein. Sous-titre ? Capitalisme et changement climatique. Le jeu, c'est de deviner qui gagne à la fin. J'en suis au premier tiers mais j'ai déjà mon idée.

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