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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

abondance ne nuit pas

Publié le 21 Août 2011 par F/.

Après cet été particulièrement lol, c'est le temps des feuilles mortes : la rentrée littéraire. Dans le supplément Livres du Monde, les chroniqueurs du moment s'appellent Nothomb ou Weitzmann. L'éreintage par ce dernier du Freedom de Franzen donne furieusement envie de lire le bouquin : c'est au moins un changement. J'ai lu, quant à moi, les deux premiers tomes du 1Q84 de Murakami, qui devrait en toute logique squatter le top des ventes automnales => chronique bientôt sur fluctuat, avec celle du James Frey et du David Vann. D'autres plaisirs ? Une nouvelle de mon David C. national, qu'on peut parcourir (et acheter, pas cher, et avec le reste de la revue) ici. Le bougre sort un nouveau roman chez La Volte dans quelques semaines ; Elliot du néant sera son titre. Abolition programmée du sens critique en ce qui me concerne : les écrits de ce garçon éveillent en moi un genre de nostalgie rétroactive proprement irrésistible. Chez le même fournisseur (Angle Mort), la nouvelle de Jean-Claude Dunyach publiée dans le n°4, Dieu vu de l'intérieur, est une pépite métaphysique ahurissante qui nous console de bien des avanies récentes (liste disponible sur demande).

 


 

Penché sur la version 3 ou 4 de Cut, je ne sais plus très bien. Les suggestions de mes chères relectrices et de mes chers relecteurs ont été attentivement étudiées, soupesées, et une dernière phase de réécriture est en cours. Merci encore à toutes et tous. La sortie est toujours prévue pour février - soit après-demain en temps littéraire.

 


 

Ce que j'ai retenu de ces vacances (mais qu'en réalité je savais déjà) : la vache Abondance, qui pullule en Haute-Savoie, plaide en faveur de l'existence de Dieu, ou à tout le moins d'un Dessein intelligent. Cet être d'une douceur et d'une placidité exquises, qui tutoie allègrement les 650 kilos, passe son temps à bouffer et produit en moyenne 5800 litres de lait par an. L'autre jour, à Saint-Nicolas de Véroce, je me suis allongé dans l'herbe près du chalet, muni d'un bouquin sur le rock signé Benoît Sabatier et des épreuves d'un roman de fantasy française dont je ne dirai rien. Les vaches se trouvaient à trois mètres. Je les entendais brouter, soupirer, profiter de la vie... et je me suis endormi, bercé par la très bienveillante rumeur. Quiconque ne reste pas pantois devant le regard amorphe d'une vache Abondance, quiconque ne ressent pas l'envie de caresser dans l'instant son doux pelage pie rouge acajou, abrite certainement l'âme d'un serial-killer. Allez, une citation de Kundera pour la route, soufflée par un ami qui se trouvait là-bas avec moi et qui aime les vaches lui aussi (comme David Lynch) : "La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent..." Tout ça pour dire, à présent qu'il pleut sur Paris et que j'écoute de nouveau la radio et que je lis de nouveau les journaux, cédant ainsi à une autre rumeur, tristement impérieuse et pénible, celle-ci, que j'échangerais bien l'oeuvre complète de Foenkinos contre une journée de plus parmi les vaches. C'était ma minute Brigitte Bardot.

 

http://www.lavache.com/vamonde/images/france/abondanc/abondance.jpeg

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D
<br /> Ahahahaha... Je tombe sur votre blog, Fabrice Colin, et je me fends la gueule. Si c'est pas beau.<br /> <br /> J'aime bien les vaches. Et particulièrement l'idée qu'il y ait un contact à renouer avec nos amis les bêtes. Mon frère veut devenir agriculteur. Il a 13 ans. Je trouve ça cool. Moi je veux devenir<br /> écrivain. D'où ce message peut-être. C'est toujours bizarre. Quand j'écris à un écrivain, je susi toujours partagé entre : je fais ma groupie pour avoir un regard ; et le bonjour, j'aime bien ce<br /> que vous faites, c'est tout.<br /> <br /> Je connais aussi ces changements déboussolés où l'on atterrit dans un pré, comme si on tombait dans un roman de fantasy.<br /> <br /> <br /> Monsieur Colin, je n'ai jamais lu un seul de vos livres, malgré de très bon échos sur Americana et Or not to be, mais je vous passe le bonjour.<br /> <br /> :)<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Je suis Fabrice Colin et j'approuve ce message.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> ah bon le murakami? je vais peut-etre faire une nouvelle tentative alors. Pas pu terminer Kafka sur le rivage. Trop d impressions à la Garcia Marquez, que je déteste.<br /> <br /> <br />
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