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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

Bons, vivants

Publié le 27 Janvier 2012 par F/.

Il y a dix ans, à la Beachland Tavern de Cleveland, les Black Keys jouaient devant quinze personnes. Aujourd'hui, ils remplissent les stades et, à voir la houle démente soulever la salle sur Lonely Boy, leur dernier tube-qui-si-tu-danses-pas-dessus-t'es-mort, on n'est pas plus étonné que ça. Le set du Zénith : rugueux, au cordeau, méchamment efficace, et assorti d'un dispositif scénique sooo americana. La plupart des albums y passent, avec une prédilection naturelle pour les deux derniers. Guitares poisseuses, voix du sud, énergie intacte, aucun doute, les mecs assurent le show - c'est highway to nowhere avec des clous sur la route et des alligators : "La clé de la réussite, explique Dan Auerbac dans une récente interview, c'est de faire des concerts. Les gens ont besoin de te voir, de sentir ton énergie, de sentir que tu es vrai, que tu n'es pas une chose fabriquée." Mission plus qu'accomplie. On pense shotguns, cactus, zombies, on pense diner paumé dans l'Arkansas avec bikers maussades et shorts jean effrangés, on se dit que les Black Keys devraient réaliser des musiques de films PG 13, on frissonne un peu. En première partie du coup, les sympathiques Portugal the man faisaient rétrospectivement bien pale figure.

 

Capture-copie-3.JPG

 

"Quand j'écoute chacun de nos disques, je me souviens exactement de l'endroit où l'on était, de ce que l'on écoutait, des endroits où l'on allait manger, la voiture que l'on conduisait" ajoute la tête pensante du groupe. Transition ô combien subtile vers Une simple mélodie d'Arthur Phillips, à paraître en février au Cherche-midi, et auquel cette phrase pourrait servir de tagline  : j'interviewais l'auteur hier midi, et il est aussi sympa que son livre (du Nick Hornby pour lettrés ? du Nabokov version iPod ? disons : une histoire d'amour non consommée à l'ère du numérique et de l'éphémère) est bon. Bien entendu, nous en reparlerons.

 


 

Après ça, le merveilleux Jean-Philippe Blondel m'a invité dans une gentille gargotte de la rue des Canettes et nous avons bien rigolé, comme toujours. Difficile d'imaginer deux types aussi éloignés littérairement (dans ce que nous écrivons, pas dans ce que nous lisons) et proche humainement. Si on cherchait bien, on trouverait forcément un arrière-arrière-grand-père commun. Mais on ne cherche pas : à la place, on mange des desserts trop caloriques en se racontant des histoires d'anciens combattants comme si on se connaissait depuis toujours, nous qui nous sommes rencontrés il y a tout juste un an. 

 

http://leslivresdegeorgesandetmoi.files.wordpress.com/2011/08/blondel-et-rester-vivant.gif?w=500

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