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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

trois P●ints c'est tout

Publié le 15 Janvier 2014 par F/.

J'étais à Cholet hier et lundi, j'y poserai mon sac encore la semaine prochaine et la suivante itou pour des rencontres fort intéressantes (de mon point de vue du moins) consacrées à un travail d'écriture - avant d'enchaîner sur deux jours à La Rochelle, trois/quatre interventions dans le collège de ma fille, une réunion à Lille, une autre en Suisse, une plaisante rafale de déjeuners pro et le début du projet A l'école des écrivains autour du Syndrome Godzilla et de John Fante, le tout d'ici fin janvier. L'avantage des voyages en train, quand un cadre de 36 ans rasé de frais n'essaie pas de se convaincre - et le reste de la rame avec - que sa vie professionnelle a un sens en beuglant comme un putois dans son smartphone (auquel cas je passe au casque et Win Butler prend le relais, ou Fever Ray, ou Feargal Sharkey, ou n'importe quel chien fou préférant les arbres ou le sexe ou quoi que ce soit de vivant au cac 40 et ne sentant pas obligé de prononcer les mots "power point" entre chaque inspiration nerveuse), c'est qu'on peut lire, et bien, et longtemps. Quelques conseils de mid-week chez P●ints : d'abord, et à prix amical, la sortie en poche du monumental La Symphonie des spectres, dont je vous ai déjà chanté les louanges en ces pages (chef-d’œuvre hanté, messieurs-dames, le genre d'autobiographie grimée qui met son personnage principal à la torture et convoque à la surface les esprits des profondeurs), ainsi que celle d'A l'Ombre du mont Nickel, *roman pastoral* moins connu et moins ambitieux peut-être mais qui, sous ses atours de simplicité trompeuse, met en évidence le précieux savoir-faire de Gardner et rappelle, si besoin était, que le sujet préféré des Américains demeure eux-mêmes, leurs béances & leur pesanteur, leur volonté farouche d'avancer et le paysage dressé autour - le jugement minéral de Dieu. Si vous ne connaissez pas Gardner, précipitez-vous, et revenez m'en dire des nouvelles : c'est l'un des auteurs américains majeurs des années 70-80, un "descendant désaxé" de Hawthorne travaillé d'intuitions philosophiques aussi brouillonnes que passionnantes. P●ints toujours : la très belle édition du Karoo de Steve Tesich, un grand livre cynique et tordant initialement paru chez Monsieur Toussaint Louverture, dont le discernement littéraire n'est plus, et on s'en réjouit, le secret trop bien gardé d'antan. "C'est un peu comme si j'avais été tiré au sort pour servir de refuge aux maladies", déclare en ouverture le terrible et délicieux Saul Karoo. Et le lecteur, ravi, de se renfoncer dans son fauteuil sourire aux lèvres tandis que son double franchit gaillardement les portes de l'hôpital...

 

 

 

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