Un extrait des Masques de sang, tome 3 des Etranges Soeurs Wilcox, au stade work-in-progress :
Bras croisés, mâchoires serrées, Conan Doyle dardait un regard meurtrier sur son ami Sherlock Holmes qui, tout en sifflant entre ses lèvres, lisait – ou feignait de lire – le Guardian du jour.
- Le Royal Arsenal va remporter la London Senior Cup cette année : ceci est ma prédiction solennelle, Arthur.
- Luisa me manque
- Car qui leur opposer, en définitive ? Clapton ? Les Old Westminsters ?
- Oh, oh. Vous vous intéressez au football, à présent. Les souffrances de vos amis vous laissent froid mais les histoires de ballon…
Holmes replia son journal et le posa à ses côtés sur la banquette.
- C’était Watson, le médecin, pas moi. Et Watson est un chat à présent. Un chat perdu, qui plus est. Où avez-vous mal ?
- Luisa me manque, vous dis-je. Et ma petite Louise-Marie.
- Divorcer était une erreur.
Conan Doyle plissa le front, scandalisé.
- Mais nous – Qui vous a raconté que nous étions divorcés ?
- Vous ne l’êtes pas ? Excellente nouvelle.
- Vous…Vous…
Son ami le montrait du doigt, furibond. Holmes reprit son journal.
- Permettez que je termine mon article pendant que vous trouvez la fin de votre phrase ?
Sir Arthur Conan Doyle se passa une main sur le visage. Puis, il déboutonna sa manche de chemise, et la retroussa jusqu’au coude.
Une marque étrange avait été tatouée sur son avant-bras.