Il existe globalement deux façons de parler des films qu'on n'a pas aimés : cassage de gueule en règle ou recension fatiguée. Par égard aux frères Cohen, qui peuvent être considérés à peu près une fois sur deux comme des bienfaiteurs absolus de l'humanité, je jetterai un voile pudique sur Inside llewyn davis, un film qui a été tellement encensé par la critique qu'on ne peut que le trouver merdique si on s'intéresse à ce que racontent les gens en général et qu'on est doté d'un esprit de contradiction supérieur ou égal à celui d'un journaliste de D8. ""I feel they took a vibrant, crackling, competitive, romantic, communal, crazy, drunken, brawling scene and crumpled it into a slow brown sad movie" a dit Suzanne Vega mais c'est normal : elle n'est pas critique. Quant à moi, par souci d'honnêteté, j'ai été contraint de répondre "oui, parfois" à mon ORL qui me demandait s'il m'arrivait de m'endormir devant un film puisque visiblement, ce truc de 105 minutes filtré en gris-bleu et censé nous démontrer que tout le monde n'a pas la chance d'être Bob Dylan, n'était pas seulement un pari sur la patience idiote des journalistes de Greenwich Village.