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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

de l'Amérique et de la mort

Publié le 14 Mars 2012 par F/.

Café ce matin avec la très sympa Olivia G., journaliste à France Inter et productrice de "La Justice, c'est comme la Sainte Vierge", chronique matinale où il sera bientôt question de Blue Jay Way. Je ressasse mon laïus habituel : comme quoi Hollywood est le miroir d'elle-même, comme quoi le pays même ne cesse de se mettre en scène, comme quoi le cliché devient plus fort, plus essentiel, surtout, que cette pauvre petite gamine perdue appelée "réalité", et voilà que B.E.E. himself se lance sur Twitter dans une étrange performance participative à peine rigolarde avec, en ligne de mire, une suite possible à son American Psycho - une idée si vulgaire et nécessaire qu'on se dit qu'elle pourrait bien, qu'elle devrait bien se concrétiser, pour que la boucle soit bouclée. Si les eighties ont rendu cinglé Patrick Batman au point de le pousser à tuer des putes à coups de pics à glace sur fond de MTV et de, au hasard, Whitney Houston, l'époque actuelle pourrait faire de lui un crétin amorphe et joyeux, perdu entre un compte facebook saturé et une liste de célébrités à tuer bien trop longue pour une seule vie, fût-elle rêvée, fût-elle partagée. Attendons.

 


 

Vu l'épisode 16 de la saison 8 de Desperate Housewives hier, une série que nous suivons depuis des lustres avec une sorte de paresse perverse, un peu comme quand on retourne chez MacDo alors qu'on s'était promis que plus jamais. Mais voici qu'il se passe des choses. Voici qu'on se surprend à frémir. C'est la dernière saison, bien sûr, et l'ombre de la mort plane sur Wisteria Lane, et on se prend à rêver à final grandiose où tout le monde sans exception y passerait, un réglement de compte terminal où toutes les mauvaises pulsions systématiquement réprimées - la violence, le sexe, l'alcool, la parano - trouveraient enfin à s'hystériser en un logique paroxysme : on ne peut pas passer sa vie à espionner le monde un verre à la main, murmurerait alors la voix off, et espérer que tout se terminera bien (un avertissement qui vaudrait aussi, semble-t-il, pour les spectateurs avachis que nous sommes). Hélas : on devine que cela n'adviendra pas, pas vraiment, que la promesse contenue dans le titre ("desperate") ne sera jamais réellement tenue. La plupart des séries veulent nous faire croire que la vie continue. Nous les détestons vaguement pour oser se terminer à l'écran et se poursuivre ailleurs, sans nous. Une exception ? Six Feet Under. Dans la proposition Life is bitch and then..., ne jamais oublier la fin si vous voulez qu'on se souvienne de vous.

 

http://www.biladi.fr/sites/default/files/desperate-housewives-21.jpg

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O
En lisant la fin du billet sur les séries qui se finissent avec brio, j'ai cherché, et sur le coup je me suis "mer.... il a raison y a que Six feet under", mais non, j'ai pensé à Rome! C'est bien<br /> aussi!
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F
<br /> <br /> Oui mais Rome c'est parce qu'on leur a coupé les crédits je pense.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Le dernier épisode des Soprano ne marque-t-il pas la fin de son personnage principal, ces quinze secondes de noir complet, grandiose, non ? Le personnage meurt, la série s'arrête, il n'y a rien qui<br /> continue ensuite, là...
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F
<br /> <br /> C'est marrant que tu parles de ça : j'avais l'image en tête tandis que j'écrivais ces lignes. Disons qu'une ambiguité subsiste, tout de même, qu'on peut choisir de croire, si l'on est un brin<br /> candide, que l'histoire continue même si, bien sûr, les esprits éclairés auront compris qu'il n'en est rien.<br /> <br /> <br /> <br />