So long, Fort-de-France. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce compte-rendu n'aura pas été si fourni ou tragiquement hilarant que je l'avais imaginé/espéré/redouté. La faute à l'amitié, sans doute : parce qu'en définitive, nous avons passé notre temps à faire des trucs, à être entre nous, à glander gentiment, à établir des mises au point et à nous égarer dans d'obscures et magnifiques discussions vespérales auxquelles aucun blog au monde ne saurait et ne devrait rendre justice. Restons honnêtes, nous avons appris deux choses au moins : nous savons vivre ensemble, et les répulsifs anti-moustiques ne marchent pas. Pour le reste : dernière rando, il y a deux jours, dans le nord de l'île, avec Rachel, Ross et Rachel Jr. Nulle mygale matoutou en vue - chronique d'une rencontre manquée. En revanche, Rachel prétend avoir aperçu, sur la plage, le sosie de Robert Redford à 30 ans (comprenez : quelque obscur bellâtre défiguré par une exposition exagérée au soleil et une consommation intempestive d'herbes naturelles). Des awards ont été distribués hier soir, en même temps que les César, mais sans tapis rouge, et sans "la-guerre-c'est-mal". J'ai remporté celui du mec le plus souvent vissé à son PC - titre conquis de haute lutte, reconnaissons-le - et je tiens à remercier mes éditeurs, sans lesquels rien n'aurait été possible. Monica a fait la cuisine pendant deux semaines. Chandler s'est montré un père exemplaire. Rachel a fait étalage de ses compétences diplomatiques. Phoebe est restée maîtresse d'elle-même, comme toujours. Et Joey m'a appris plein de chansons de rugbymen. Je ne vais pas parler ici des enfants, créatures perverses et chroniquement indisciplinées qui font notre joie constante. J'aime ce que nous sommes, simplement, je suis au regret de le reconnaître, j'aime cette île, ses habitants, ces 29° de moyenne et cette putain de piscine, et je saborde cette chronique avant de verser dans le sentimentalisme le plus écoeurant, tant qu'un reliquat de décence m'incite encore à m'y contraindre. J'allais dire : rendez-vous en Chine, dans trois semaines, pour la suite de mes aventures. Mais ça, amis démocrates, c'est pas encore gagné.