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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

old story

Publié le 19 Janvier 2014 par F/.

(Re)vu avec plaisir le Rebecca du grand, de l'immense Alfred H., le premier film de sa période américaine sur lequel plane l'ombre envahissante de David O. Selznick. Il est clair que le maître n'avait pas encore les pleins pouvoirs sur ce coup-là, que le script lui a quelque peu échappé. La fin du film, pour des raisons, disons, morales, est notamment différente de celle du roman de Daphné Du Maurier. Joan Fontaine, qui a quitté ce monde il y a quelques semaines seulement, obtint une nomination pour l'Oscar du meilleur rôle dans son interprétation de la nouvelle Mrs. de Winter ; elle ne le remporta pas (Laurence Olivier non plus), au contraire du film lui-même (le seul film primé du grand Hitch, un fameux scandale). Judith Anderson, qui incarne la gouvernante, offre une interprétation saisissante et fut nominée elle aussi, pour le meilleur second rôle. C'est une femme de théâtre au terrifiant visage d'albâtre et à la filmographie assez irréprochable.

 

 

La partition sirupeuse de Franz Waxman (qui a signé les B.O. d'innombrables films, notamment Sunset Blvd.), est terriblement présente, envoûtante, même - on aime ou on se crispe, personnellement, j'adore. Et puis il y a quelque chose d'incurablement magique dans ces vieux films, les truquages, le jeu outré des acteurs, leur diction parfaite, leurs gestes au millimètre, qui vous rappellent que tout ceci est faux, que tout ceci est une création minutieuse, un jeu féérique et presque parfait (il y a plus de poésie et de grâce dans un seul de ces "presque" que, au hasard, dans les 161 minutes du Hobbit de Peter Jackson.)

 

 

Et la maison, bien sûr, Manderley, loin de tout, la maison qui brûle, sépulcre de "feue" Mrs. de Winter, coupable d'avoir trop aimé la vie, la maison rêvée où l'on ne revient pas, parce qu'on ne l'a jamais quittée.

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P
Et George Sanders ? Il est pas épatant, George Sanders ? (A noter que Hitchcock n'aimait pas ce film.)
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