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(please follow) the golden path

Llittérature, films, séries, musique, etc.

plutôt de rouille

Publié le 24 Mai 2012 par F/.

Et donc, nous sommes allés voir De rouille et d'os. Audiard étant LE réalisateur devant lequel il est de bon temps de se prosterner ces temps-ci, le petit diable en moi ne demandait qu'à trouver ça mauvais. Il n'a pas été déçu. Problème : pour "démolir constructivement" ce film, il faudrait que je puisse dire ce qu'il a échoué à raconter. Or, je n'en ai pas la moindre idée. Rien, sans doute : la sensualité, la vie, les pulsions, tout ce bordel bien mélangé parce que le réalisateur n'a pas voulu - ou su - choisir. Le matériau premier est issu d'un recueil de nouvelles : ça se sent. Ce qui se transparaît surtout, c'est que Audiard n'a pas été capable (à mon sens) de sublimer la prose sauvage de Craig Davidson, d'en transmettre les affects. Les deux personnages principaux se rencontrent et s'entre-choquent tels des atomes en perdition mais aucune réaction particulière ne se produit - à part que le gars est sympa avec la fille et qu'elle est contente parce qu'il la baise, ce qui lui permet de surnager un peu dans l'océan de solitude où elle tente à grand peine de surnager, si vous me passez la métaphore. Ensuite, il y a des combats clandestins, des problèmes d'éthique dans une grande surface, un trou dans la glace - comme de jolies pièces qui n'appartiendraient pas au même puzzle et qu'on s'évertuerait à essayer d'emboîter parce "putain c'est beau", comme dirait une critique de l'Express. Pour pallier l'absence de fond, Audiard filme à l'emporte-pièce, avec l'assurance du type qui pense n'avoir plus rien à prouver. Bon, il faut dire aussi que la thématique du corps - la mutilation, le sexe, la peau, les dents - est propre à éveiller chez moi un ennui proprement incommensurable. Crash, par exemple, est l'un des seuls films que j'ai pas regardé jusqu'au bout - pas parce que je le trouvais choquant, mais parce que je n'arrivais pas à dormir à cause des crissements de pneus. On n'en est pas là avec De rouille et d'os, et je suis d'autant plus déçu qu'Un Prophète m'avait collé une baffe mais c'est comme ça, je suis passé à côté, merde, je savais que j'aurais dû aller voir Sur la route.

 

http://angelsplace.perso.sfr.fr/dolphins/Image017.jpg

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O
je lis blue jay way et j'ai peur mais jusque là tout va bien, le travail de l'écrivain est définitivement un exercice d'équilibriste et je scrute, inquiet (mais avec vous), le faux pas, jusque là<br /> (p 108) tout va bien, tout se tient.le suspense n'est pas seulement narratif mais, disons, pour faire simple, une question de style, de geste, l'image de la nuit à l'ouverture du roman m'a retenu<br /> mais s'est finalement imposée, c'est une couleur pour la suite.<br /> je supporte mon équipe tout en craignant le hors jeu idiot mais je sais qu'ils vont tenir.<br /> Bravo.
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F
<br /> <br /> Euh - et là, ça se passe toujours bien ?<br /> <br /> <br /> <br />
R
Ou Men in Black 3.
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