Ils n'ont pas intégré mon top album cette année parce qu'ils sont encore un peu tendres et/ou qu'il faut bien faire des choix (Joanna Newsom : hors-concours, Warpaint : trop inégal, etc.) mais 2010, qu'on se le dise, a été riche en prometteuses pépites, au premier rang desquelles :
Echoes, de James Blake, bijou dumb-jazz / low-tempo qui ne pouvait hélas pas décemment pas figurer dans le classement, ne sortant qu'en 2011.
Becoming a Jackal, de Villagers : un Irlandais en solo, songwriting au cordeau & mélodies à tomber, évoquant tour à tour Bright Eyes et Patrick Watson - premier album très impressionnant.
Drown your heart again, de The Strange Death of Liberal England, à qui on décernerait sans hésiter le prix du meilleur nom de groupe s'il n'était pas emprunté à un vieux pamphlet politique. Pour le reste : lyrisme de feu et toutes guitares dehors, entre Arcade Fire et les Waterboys, si l'avenir se montre clément.
Trois disques anglais, me direz-vous. Oui, j'aurais pu, j'aurais dû parler de l'étonnante famille Gayngs, de l'assez merveilleux Twin Shadow (que j'ai longtemps hésité à intégrer dans mon classement), des Canadiens chercheurs et trouveurs d'or de Timber Timbre, du rugueux Lisbon de The Walkmen, des fantabuleux Jolly Boys (groupe jamaïcain formé il y a... 55 ans, qui s'est récemment fendu d'un réjouissant album de reprises - Rolling Stones, Lou Reed, New Order, Amy Winehouse & Co) alors voilà, je le fais maintenant, c'est Noël après tout, ne rechignons pas à la tache.
Ah oui, pour finir, et prenez ça comme un cadeau, car le secret semble bien gardé : au rayon allemand, au rayon longues soirées d'hiver neigeuses, au rayon rien-sorti-en-2010, au rayon scandaleusement méconnu, jetez donc une oreille à la production du velouté Raz Ohara and the Odd Orchestra, une sorte de Chet Baker electro pétri de grâce et de talent modeste, vous m'en direz des nouvelles.